Même si son travail est imprégné de sa culture britannique, Lucy nous raconte qu’à 20 ans elle découvre les terrasses de café à Toulouse et une nouvelle manière d’observer la vie. Les tables tournées vers la rue changent sa vision du monde.
Plus tard, à Paris elle s’initie au modelage et le volume prend une importance insoupçonnée dans sa vie. L’argile prend le pas sur le dessin et elle se trouve artistiquement.
S’en suit un passage d’expérimentation de matériaux différents qui l’amène petit à petit vers le bronze. Néanmoins, l’argile reste la matière qu’elle préfère pour créer avant l’étape de la fonderie.
En découvrant ses sculptures, on est happé par l’instantanéité du geste et l’évidence de la posture… Une simplicité, une familiarité, un mouvement naturel se retrouvent dans ses œuvres. Elle nous explique ne jamais dessiner ses projets, elle préfère se concentrer sur une émotion, et la perception de notre corps.
Une fois identifiée, c’est là qu’elle le traduit directement en argile. Parfois elle modifie des proportions pour souligner un poids, un mouvement ou un ressenti. Est-ce cette façon d’aborder son travail qui nous aide à appréhender et ressentir précisément la même émotion ? Souvent, elle nous regarde – regarder ! Et lorsque la réaction correspond, ça la rassure. Finalement, elle exprime des émotions universelles. Ce n’est pas la question de faire rire, mais de ressentir une émotion délicate, simple et qui nous fait sourire par la familiarité de l’expression des corps et des visages. Nous sommes emportés dans le souvenir de notre propre vécu.
Basée à Auray depuis 2001, elle se consacre aujourd’hui totalement à la sculpture.